Dans ma pratique de dessinatrice, si le paysage n’est pas déjà clairement visualisé sur ma feuille blanche, je ne commence pas. Le dessin ne prend vie que lorsque l’image est pleinement ancrée dans mon esprit.
Voir un paysage, ce n’est pas seulement l’observer, mais le comprendre dans ses moindres détails. Le dessin est bien plus qu’une simple reproduction visuelle, il est d’abord le fruit d’une mentalisation profonde du sujet, d’une immersion dans le sujet.
Je m’attache toujours au sujet à traiter, que ce soit un mur blanc, une ligne d’arbres, un rai de lumière. Chaque élément mérite son attention, sa juste représentation.
Je préfère démarrer par les tons, les valeurs. C’est en jouant avec les contrastes et les nuances que l’essence du sujet se révèle.
Être dans le dessin, c’est être dans la compréhension. Même sans crayon, ni papier, mon esprit peut créer des représentations, des envies de dessin. Ainsi, il est possible de dessiner une image sans même être physiquement présent devant elle.
Je m’efforce de ne pas me reposer sur la photographie, de rester “garanti sans numérique”. La photographie capture tout, mais le dessin, lui, choisit, analyse, interprète. Dans le dessin, chaque trait est une décision, chaque ligne une intention.
Un pas de coté vis a vis de ma pratique de tapisserie, exacte contraire, rapidité, liberté